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Louis Veuillot

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Veuillot n’est pas seulement l’ami de Pie IX, l’adversaire de Victor Hugo, le polémiste incarcéré sous Louis-Philippe, interdit sous Napoléon III… Ce fils du peuple est un animateur de presse, un chef de famille éprouvé, un critique sensible à tous les arts. Ne serait-il pas aussi un pionnier de la littérature de voyage ? C’est ce que cette anthologie voudrait montrer [...]

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   « Je partage votre admiration pour Louis Veuillot », écrit Alain Decaux à Benoît Le Roux, à la veille du bicentenaire de la naissance, à Boynes (Loiret), le 11 octobre 1813, du « plus grand journaliste du XIXe siècle » (selon Thibaudet).
   Car Veuillot n’est pas seulement l’ami de Pie IX, l’adversaire de Victor Hugo, le polémiste incarcéré sous Louis-Philippe, interdit sous Napoléon III… Ce fils du peuple est un animateur de presse, un chef de famille éprouvé, un critique sensible à tous les arts.
   Ne serait-il pas aussi un pionnier de la littérature de voyage ? C’est ce que cette anthologie voudrait montrer, en le suivant à Rome dès 1838, puis en Suisse, en Algérie (avec Bugeaud), et au fond de chaque province, de Strasbourg à Lourdes, de la Bretagne à la Savoie…
   Il fallait reprendre un à un ses livres, brochures, papiers inédits, et surtout ses lettres, pour reconstituer ses itinéraires, retrouver ses impressions, parfois dans leur fraîcheur première, parfois dans la mélancolie du souvenir… Et combien de rencontres ! Le poète Jasmin dans son échoppe à Agen, Bugeaud sous la tente, Lamartine dans son lit, Liszt, Etex et Overbeck dans les ruelles de Rome ou à Subiaco, Metternich en exil à Bruxelles, Gounod chez la comtesse de Ségur…
   On n’a pas exclu les voyages dans Paris, jusqu’à l’appartement de Chateaubriand, de Guizot ou de Thiers, au café-chantant ou dans le cortège funèbre de Baudelaire. Ni même certains voyages autour de sa bibliothèque, qui était vaste : Dante, Shakespeare, Mme de Sévigné, Racine, Hugo et tous les contemporains.

   Les textes sont choisis et présentés par Benoît Le Roux, agrégé de lettres classiques, dont on connaît les thèses et biographies consacrées à Tocqueville, André Thérive, Evelyn Waugh, et à Veuillot lui-même.
   Chronologie, cartes, notes et index permettent au lecteur de suivre le voyageur, ou de poursuivre ses recherches sur tel ou tel personnage. Le cahier d’illustrations mêle portraits, caricatures (Daumier, Gill, Nadar), et quelques documents autographes.

 

Dans la presse

La Nef, n° 253, novembre 2013

   Qui se souvient de Louis Veuillot ? Personne ou presque, en tout cas pas grand monde dans l’Église, aujourd’hui. Personne, sauf Benoît Le Roux. Celui-ci nous avait livré chez Téqui, voici plusieurs années une excellente biographie de la grande voix de L’Univers, un livre qui renouvelait complètement la connaissance que nous avions du journaliste et écrivain ultra montain, défenseur des droits de l’Église et de la primauté du pape, paladin – comme l’écrira de lui Paul Claudel – mobilisé en permanence contre le libéralisme catholique.
   Mais Benoît Le Roux a réussi une fois encore à nous surprendre avec cette haute figure du christianisme du XIXe siècle. Au Veuillot journaliste et polémiste, au Veuillot engagé dans un combat épuisant, le biographe n’oppose pas, mais montre cette fois-ci une autre facette : un Veuillot voyageur et presque un pionnier de la littérature de voyage. Pour ce faire, Benoît Le Roux s’est replongé dans les œuvres complètes de l’écrivain et il a rassemblé un choix de textes qui tous, d’une manière ou d’une autre, évoquent le voyage ou décrivent des lieux et des rencontres.
   C’est presque une banalité de dire que deux cents ans après la naissance du journaliste, Benoît Le Roux ressuscite un Veuillot vivant et différent en même temps de la statue qui a fini par prévaloir, chez les adversaires comme chez les admirateurs. Ce n’est pas exactement un Veuillot intime, même si par moments nous n’en sommes pas loin.
C’est en tous les cas un Veuillot en mouvement et qui sait se servir de la langue française pour décrire aussi bien des lieux que des émotions : « L’hospitalité veille, écrit-il à propos de Solesmes, et dom Guéranger ne dort que quand il est malade. » Et, plus loin, le polémiste se réveille sous l’épistolier : « Notre précieux ami Renan craindrait de s’ennuyer au ciel ; c’est qu’il ne l’a jamais vu qu’au fond de son encrier. S’il regardait le ciel dans la lumière de Solesmes, le matin après la prière ou le soir après le Salve Regina, il saurait peut-être des choses que les Allemands ne lui disent pas. »
   Que rajouter de plus sinon qu’il faut vite aller prendre un bon bol d’air de Veuillot. Histoire de tout remettre en ordre.
Philippe Maxence

Monde et vie, n° 883, 12 novembre 2013

LouisVeuillot : catholique d’abord
   Comment appeler cet opus ? Une anthologie érudite. C’est en tout cas un très beau livre sur Louis Veuillot que nous offre ce grand spécialiste qu’est Benoît Le Roux, un livre qui, par-delà le pamphlétaire et le partisan, nous fait découvrir l’homme et l’écrivain dans son époque, au milieu des gens, s’occupant lui-même de son petit intérieur (il est veuf à l’âge de 39 ans et perdra quatre de ses six filles), nous entretenant de sa brosse à dents, de son « madras » ou de la piètre cuisine du monastère de Solesmes. Ce qui intéresse d’abord le recenseur et l’historien ? C’est la correspondance. Celle qu’entretient ce champion du catholicisme antilibéral avec son frère Eugène, son compagnon, avec sa sœur Élise (qui veille sur lui au point de le priver de tabac), avec ses amis (parmi lesquels la comtesse de Ségur et sa famille, Juliette de Robersart, femme de lettres qui fut un de ses coups de cœur ou Charlotte de Grammont, « une jeune vieille fille de Versailles d’esprit vif et de cœur prompt »). Rien de ce qui est de son temps n’est indifférent à Louis Veuillot, qui se fait photographier par son ami Nadar, qui prend le train pour aller à Rome ou au Pouliguen (il aime nager), qui emprunte le vapeur pour se rendre en Algérie (il ramènera de ce voyage un livre et une véritable admiration pour le général Bugeaud).
   Louis Veuillot apparaît d’abord comme un styliste éblouissant dans son négligé, un critique cruel mais qui souvent touche juste. Voyez ce qu’il dit de Théophile Gautier et de son Roman de la momie : « La partie descriptive est souvent d’une remarquable dextérité ; un calque ne serait pas plus exact et un moulage en plâtre n’aurait pas plus de relief. Pour la couleur, M. Gautier y excelle ; je n’ai nulle part rien vu de plus égyptien; le bleu et le vermillon surtout sont de première qualité. En somme M. Gautier est un bon peintre de natures mortes, et tout au moins un excellent photographe. »
   Veuillot est d’abord un chrétien, comme en témoigne sa lettre à Madame Aupick, pour la mort de son fils, un certain Charles Baudelaire : « M. Asselineau m’apprenant qu’il avait demandé et obtenu les sacrements, m’a apporté une des joies les plus parfaites que j’ai goûtées. je n’ai point songé à sa mort je n’ai vu que sa résurrection, et j’ai béni sans trop d’étonnement la grande miséricorde de Dieu. Dieu a souvent cette bonté d’écouter moins les paroles bruyantes par lesquelles les hommes se séparent de lui que les secrets gémissements du fond de l’âme qui lui demandent pardon. » Merveilleusement dit !
Joël Prieur

L’Agrégation, n° 466, novembre-décembre 2013

   Notre collègue, qui est déjà l’auteur d’une monographie sur Veuillot (rééditée en 2005 chez Téqui), propose pour le bicentenaire du grand journaliste (« le plus grand de son siècle », écrit Thibaudet) une anthologie qui n’existait pas encore : celle des textes de voyage (au sens large, car il y a des voyages dans Paris), à. quoi il ajoute des extraits critiques parfois très peu connus, non seulement sur Hugo, ou sur Polyeucte et Britannicus, mais sur Érasme, Dante, Shakespeare, Saint-Simon, Mme de Sévigné, Renan, Sainte-Beuve, Richepin, et à l’occasion sur la peinture (de Raphaël à Géricault, Courbet, Gustave Doré), ou sur la musique. C’est donc destiné au grand public cultivé, utilisant beaucoup la correspondance familière de Veuillot avec son épouse, son frère, sa sœur, ses amis. Entre les morceaux choisis, des textes de présentation permettent de lire ce livre comme une biographie. De l’Italie à l’Algérie (en 1841), et des Pyrénées à l’Alsace ou la Rhénanie, en passant par presque toutes les provinces françaises, le parcours est varié.
   Mais c’est aussi un livre très pointu, dont les notes nous font pénétrer dans certains arcanes du XIXe siècle, et qui donne des pistes de recherche: non seulement il contient, en plus de ses propres index (patronymes et lieux), un index de la biographie de Louis Veuillot par son frère Eugène (4 volumes très riches, mais peu utilisables jusqu’à présent), mais encore il suggère que des corpus épistolaires de Veuillot restent à découvrir dans certains couvents, évêchés, familles (à commencer par celle de Guizot).
   Enfin ce livre nous rappelle que Veuillot ne fut pas seulement un écrivain parisien, mais un reporter, comme on ne disait pas encore en France (il est allé interviewer Metternich à Bruxelles en 1849, Bernadette Soubirous à Lourdes en juillet 1858…), et il comporte plusieurs illustrations inédites : le portrait de Veuillot par Pilliard (1860), et diverses dédicaces dont l’une de son premier livre, en 1839: Les Pèlerinages de Suisse.
Éric Georgin

Famille chrétienne, n° 1874, du 14 au 20 décembre 2013

Veuillot, publiciste de la foi
On connaît le journaliste polémiste, le lutteur auquel Claudel rendit hommage. On sait moins qu’il fut un converti. Portrait d’u journaliste qui mit son (fort) caractère au service de l’Église.
Le 22 octobre 1913, le pape saint Pie X signait un bref dans lequel il donnait Louis Veuillot « comme modèle à ceux qui luttent pour l’Église et les causes saintes, et qui sont sujets aux mêmes contradictions, aux mêmes déchaînements de la passion ». Cent ans plus tard, alors que l’Église catholique est à nouveau en butte aux attaques et aux moqueries, le nom même de Veuillot a quasiment disparu des mémoires [...]
Philippe Maxence

Reconquête, n° 304, janvier 2014

   En octobre dernier, Benoît Le Roux organisait les cérémonies du bicentenaire de Louis Veuillot, sur la tombe de l’écrivain au cimetière Montparnasse, et en son lieu de naissance Boynes-en-Gâtinais. On connaît depuis longtemps l’intérêt passionné de Benoît Le Roux pour « le plus grand journaliste du XIXe siècle », comme disait Albert Thibaudet, ce qui est d’ailleurs incontestable. Il nous avait donné il y a déjà longtemps la biographie de Louis Veuillot, qui fait autorité et a été rééditée (Téqui, 2005). Pour le bicentenaire il nous offre un bouquet de fleurs variées dans l’œuvre gigantesque de Veuillot, cueillies dans les récits de ses voyages, plus souvent dans ses lettres que dans ses livres, ce qui garantit leur fraîcheur : c’est Veuillot dans toute sa spontanéité, et ce qui jaillit vivant de sa plume pourra se trouver moins coloré si par hasard il le reprend dans un livre, d’autant que dans la correspondance privée on peut dire des choses qu’on ne dit pas en société. Ses innombrables articles sont naturellement une autre source où Benoît Le Roux va puiser. [...]
Yves Daoudal

Una Voce, n° 294, janvier-février 2014

   Notre ami Benoît Le Roux est agrégé de lettres classiques, il a enseigné près de quarante ans, entré de bonne heure dans la carrière, et il nous a fait l’honneur d’entrer au Bureau de notre association Una Voce en 2010. Il a écrit au fil des ans des biographies remarquées de Maupassant, Tocqueville, de quelques écrivains tués ou blessés en 1914-1918, du romancier anglais Evelyn Waugh, – toujours à cheval donc sur le XIXe et le XXe siècle (sauf un Saint Yves l’an dernier). Il ne pouvait donc qu’être séduit par le talent et la personnalité de Louis Veuillot, et il a publié aussi une biographie du célèbre rédacteur, puis directeur du quotidien L’Univers (rééditée en 2005 chez Téqui : Louis Veuillot, un homme, un combat). On y découvre le destin extraordinaire de ce fils d’ouvrier-tonnelier quittant l’école à 13 ans pour devenir clerc d’avoué, puis journaliste à 17 ans, conseiller de Guizot à 26, compagnon de Bugeaud pendant six mois en Algérie, bientôt « légat laïc » du pape Pie IX, et mort rue de Varenne en 1883.
   Cet écrivain à la plume vigoureuse, ce catholique fervent à partir de 1838 et de son retour à la pratique religieuse, souvent calomnié (notamment dans les Châtiments de Victor Hugo ; Benoît Le Roux donne le texte en annexe), y compris dans l’Église, est devenu un inconnu pour beaucoup. Il était né en 1813, et nous avons précisément célébré ce bicentenaire par deux émouvantes manifestations, tout d’abord au cimetière Montparnasse sur sa tombe le 11 octobre, et le lendemain samedi 12 octobre à Boynes-en-Gâtinais dans le Loiret, où il vit le jour.
   Benoît Le Roux a profité de ces manifestations qu’il avait organisées avec un enthousiasme communicatif pour compléter la découverte de Veuillot de façon originale, en retenant seulement l’« étonnant voyageur » que l’écrivain-journaliste fut toute sa vie (l’expression est d’un de ses amis : Baudelaire !).
   Pour choisir et commenter ces textes, il a fallu étudier les 40 volumes des Œuvres complètes, ainsi que quelques articles ou brochures qui n’y figurent pas, des éditions originales (très différentes des rééditions) et une correspondance avec Juliette de Robersart apparue seulement dans son ensemble en 2006 (on en découvrira sûrement d’autres encore, mais moins fournies). Cet énorme travail nous permet de mieux goûter l’art de Louis Veuillot, dont M. Le Roux nous avoue dans sa préface qu’« il ne savait pas faire un livre, il ne savait pas composer, rogner, polir le chef d’œuvre comme l’artiste ou l’artisan […], il est donc vain de recommander tel ou tel de ses titres au grand public. Ses admirateurs l’ont senti assez vite, du reste, puisque, de son vivant même, les anthologies sont apparues ». [...]
   Dépaysement garanti. Bon voyage à tous !
Patrick Banken

Lecture et tradition, NS, n° 32, décembre 2013

[...] Pour souligner ces anniversaires, Benoît Le Roux a récemment publié Voyages et lectures, recueil de textes qu’il a choisi dans l’œuvre de Veuillot, accompagnés de commentaires. C’est une très intéressante anthologie des récits des nombreux voyages effectués par l’écrivain et de ses innombrables rencontres avec de multiples personnalités et célébrités de son époque. L’ensemble est passionnant et pour le réaliser, B. Le Roux a « repris un à un ses livres, brochures, papiers inédits et surtout ses lettres, pour reconstituer ses itinéraires, retrouver ses impressions, parfois dans leur fraîcheur, parfois dans la mélancolie du souvenir… Et combien de rencontres ! ». Chronologie, cartes, notes et index permettent au lecteur de suivre le voyageur, ou de poursuivre ses recherches sur tel ou tel personnage. Un cahier d’illustrations mêle portraits, caricatures (Daumier, Gill, Nadar) et quelques documents autographes [...]
Jérôme Seguin

 


 

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Fiche technique

Couverture
souple
Date de parution
octobre 2013
Pages
362
Nouveau